Burkina Faso

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Portrait : Salam dans son champ

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Salam travaille comme gardien chez Iles de Paix depuis 10 ans. Une semaine la nuit, une semaine le jour. Mais comme tout le monde, il s'organise pour pouvoir cultiver son champ à la saison pluvieuse. C'est à cette condition qu'il parvient à vivre correctement et surtout à nourrir ses 5 enfants, dont il n'est pas peu fier. En effet, son aînée vient de rentrer à l'université à Ouagadougou. Elle va y étudier le droit. Sachant que Salam n'a même pas fait son CP1 (équivalent de la première primaire), on mesure le chemin parcouru en une génération. C'est cela qui lui donne du courage, malgré les vicissitudes de la vie : bientôt, ce n'est plus lui qui devra aider ses enfants, ce sont ses enfants qui pourront le soutenir. L'objectif d'une vie, en particulier dans le contexte africain.

Le champ de Salam se trouve à 5 km de Fada. Il s'y rend à l'aide de sa moto, achetée à crédit, et ne dort donc pas dans sa case de culture (deuxième photo ci-dessous). Elle sert simplement d'abri, à lui, sa femme et ses enfants, en cas de pluie.

Sur quelque 2 hectares, il cultive presque tout ce qui lui est nécessaire, sauf le riz : le sorgho blanc (troisième photo), le maïs (quatrième photo), l'arachide (cinquième photo), le gombo, le voandzou (sorte de haricot), le niébé (autre sorte de haricot), le pois de terre et l'hibiscus (dont la fleur, bouillie, permet de réaliser le sirop de bissap).

Ses outils se résument à une charrue tirée par un âne et une houe, pour retourner ou désherber la terre. C'est dire la pénibilité et la longueur du travail. Même avec l'âne, le seul labour de son terrain prend près d'un mois...

01 Salam devant son champ02 Salam devant sa case de culture03 Salam devant son sorgho blanc04 son le mais05 ses arachides

 

Les sacs de Denise

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Dans un article précédent publié fin mars, nous présentions l'étude approfondie de Laurence sur le micro-crédit. Parmi les conclusions, il s'avérait que les femmes avaient en général au moins autant besoin d'encadrement au niveau de leur activité génératrice de revenus que du micro-crédit lui-même pour réussir leur projet. Concrètement, vu le faible niveau d'éducation et la maigre expérience, les femmes ont des difficultés à identifier des activités porteuses (et finissent donc souvent par toutes faire la même chose, ce qui nuit à la rentabilité) et manquent cruellement de références en matière de gestion (ne fût-ce que noter systématiquement dans un carnet les recettes et les dépenses, savoir calculer la rentabilité, anticiper les flux financier afin d'être en mesure de réinvestir le moment voulu, ...).

C'est dans ce contexte que notre ami Fidèle, au courant des grandes lignes de l'étude de par sa fonction de chauffeur chez Iles de Paix (il avait eu l'occasion d'accompagner Laurence l'une ou l'autre fois lors de la centaine d'interviews de terrain), a sollicité notre aide pour son épouse Denise.

En effet, Denise passait ses journées à confectionner des pagnes tissés (de la teinture des fils de coton local jusqu'au tissage avec les couleurs et motifs voulus par le client), mais sans jamais voir la couleur de l'argent de son activité. Un peu comme si toutes ses recettes étaient absorbées par ses frais.

Bref, c'était l'occasion de mettre en pratique les recommandations de l'étude : donner de la compétence aux femmes.

En l'occurrence, pour ce qui était de la sélection de l'activité, étant donné les investissements déjà consentis (achat des deux métiers à tisser) et les compétences déjà acquises par Denise en matière de tissage, il était trop tard pour en changer. Denise n'avait pas d'autre choix que de continuer à tisser des pagnes.

Dans un second temps, l'objectif était de faire prendre conscience à Denise de sa marge bénéficiaire. D'après un premier calcul sur base du coût de ses intrants et du prix des pagnes tissés, Denise était découragée de constater que son revenu journalier moyen n'était que de 500 CFA (0,75 EUR) par jour. Ce qui, même selon les standards locaux, n'est même pas une bouchée de pain. Néanmoins, c'était la première fois qu'elle chiffrait ce qu'elle gagnait...

Nous nous sommes donc penchés avec Denise sur son calcul, qui méritait d'être affiné. Exemple : un pot de teinture sert pour plusieurs pagnes et il ne faut donc prendre en compte qu'une fraction de son coût, même si à court terme c'est la totalité de la somme qui est décaissée. Et ainsi de suite.

Finalement, à la lecture de son second compte d'exploitation, il est apparu que son revenu journalier réel était "quand même" de 1000 CFA. Ce qui est toujours peu, mais avoisine malgré tout le salaire minimum burkinabè.

La situation existante étant connue (ce qui n'était déjà pas une mince affaire), il restait à définir ce qui pouvait être fait pour améliorer son sort. Autrement dit, comment augmenter la rentabilité de l'activité.

N'ayant aucune prise ni sur le coût des intrants tant que l'activité reste artisanale, ni sur le prix de vente puisqu'il est déterminé par le marché, la seule solution consistait à... augmenter la valeur ajoutée du produit.

Le problème avec le pagne tissé, c'est que le produit est standard : des dizaines de femmes à Fada en produisent. Or qui dit produit standard dit prix standard. Par contre, en transformant le produit, on augmente sa valeur ajoutée. Et plus le produit est différencié, plus le prix peut suivre le montant maximum qu'un acheteur potentiel est prêt à mettre.

Il ne restait donc plus qu'à trouver un nouveau débouché pour les pagnes tissés de Denise. L'idée : des sacs à main !

Si l'idée semblait bonne, il restait encore à réussir sa concrétisation : Denise sait tisser, mais pas coudre. Qu'à cela ne tienne, elle fera appel à un couturier non loin de chez elle, qu'elle rémunère à la pièce.

Quelques essais plus tard (le temps de trouver quelques modèles à faire, à la fois esthétiques, pratiques et solides, ainsi qu'un couturier compétent et les matériaux spécifiques requis pour les sacs à main), le nouveau projet était sur les rails.

Bilan : les sacs à main demandant peu de tissu et se vendant à un prix intéressant, Denise peut facilement gagner deux fois plus en travaillant deux fois moins !

Ultime étape maintenant : diversifier sa gamme (sacs de différents modèles et coloris, trousses de toilette, porte-monnaie, plumiers,...) et trouver les filières pour écouler ses produits, qu'elle laisse par exemple en dépôt aux endroits de passage pour les touristes (auberges, artisans de Fada recevant régulièrement des groupes, ...). Par ailleurs, le bouche à oreille commence déjà à faire son effet. Nous-mêmes lui avons déjà commandé une dizaine d'exemplaires à offrir à notre retour, d'autres amis ou collègues veulent les mêmes, ...

Ci-dessous, vous pouvez voir ses premières réalisations.
Plus de photos sont disponibles à l'adresse suivante : picasaweb.google.com/sacs.burkina

Si vous-même êtes intéressé par un tel sac (modèle et coloris personnalisables à volonté), plumier, trousse,... et de donner par la même occasion un coup de pouce à Denise, n'hésitez pas à nous contacter ! Nous pourrons vous ramener votre commande fin octobre ou fin décembre 2010.

Alternativement, qui que vous soyez, vous pouvez contacter Denise directement sur son portable sur le numéro suivant :
70 07 50 41 (depuis le Burkina) ou +226 70 07 50 41 (depuis l'étranger)

Si, par ailleurs, vous connaissez quelqu'un qui pourrait vendre les produits de Denise en Europe (et ainsi contribuer à faire vivre 3 familles au Burkina: celle du producteur de coton, de Denise et du couturier), faites-nous/lui signe !

01 Denise sur son metier a tisser02 Laurence aide Denise a choisir les tons convenant aux europeens03 Denise arborant fierement les deux premiers sacs realises04 autres modeles05 autres modeles

 

Le cimetière de Fada

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La semaine dernière fut marquée par le décès de la tante de Jean-Claude, qui m'a ainsi conduit voir sa tombe.

Ma toute première visite du cimetière de Fada, à vrai dire.

Lorsqu'une personne décède, elle est enveloppée dans un drap blanc et enterrée en moins de 24h. Absence de chambre froide oblige.

En dehors des villes, il arrive fréquemment qu'une tombe soit localisée... dans la concession même où vit la famille. Mais cela n'est évidemment pas envisageable dans les villes. C'est pourquoi la mairie de Fada impose que les corps soient déposés au cimetière. Depuis la route goudronnée, il suffit de s'enfoncer d'une centaine de mètres dans la brousse pour "rentrer" dans le cimetière, une vaste étendue où se succèdent des centaines de monticules de terre (la plupart du temps), parfois surmontés d'une plaque mentionnant le nom du défunt, et, de temps en temps, une tombe parée de carrelage blanc.

Les petits monticules constituent une proportion marquante des tombes. De fait, lorsque l'on confronte les chiffres officiels de fertilité à ceux de mortalité, force est de constater que, statistiquement, chaque femme au Burkina perd malheureusement au moins un de ses (nombreux) enfants...

01 vue generale d une partie du cimetiere02 la tombe de la tante de Jean-Claude03 si possible une plaque mentionne le nom de la personne04 de tres rares tombes carrelees

 

La Colline du Chef aux 2 saisons

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En tant que pays sahélien, le Burkina compte deux saisons : la saison sèche, où dominent la couleur latéritique du sol et la couleur dorée des herbes séchées, et la saison des pluies, où le vert de la nature reprend ses droits.

Quel meilleur point de vue sur le paysage de Fada N'Gourma que le sommet de la Colline du Chef ?

Le voici pour comparaison à quatre époques :

  • en octobre (au début de la saison sèche)
  • en janvier (au milieu de la saison sèche
  • en juillet (au début de la saison des pluies)
  • fin septembre (lorsque la saison des pluies approche de son terme)

01 colline du chef en octobre02 colline du chef en janvier03 colline du chef en juillet04 colline du chef en septembre

 

De l'eau dans le gaz

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Déjà fin juillet, avant de rentrer en vacances, nous n'avions pas pu remplacer notre bouteille de gaz de marque Sodigaz, faute d'approvisionnement à Fada. Qu'à cela ne tienne, c'est précisément pour faire face à ce genre de pénuries ponctuelles que nous avons une seconde bouteille, de marque Total (on ne met pas tous ses oeufs dans le même panier !).

Nous sommes fin septembre et voici que notre bouteille de gaz de réserve arrive à son tour à son terme. Or, entre-temps, c'est tout le Burkina qui, toutes marques confondues, est en rupture de stock !

Il semble en effet que des travaux du côté du port de Cotonou (au Bénin) empêchent depuis quelque temps le réapprovisionnement du pays.

Nos pannes d'électricité n'ont jamais dépassé 24h. De la même façon, on arrive à gérer les coupures d'eau en anticipant grâce à une réserve. Mais là, la perspective d'être à court de gaz pour une période indéterminée ne nous réjouit guère. Imaginez le quotidien :

  • envie d'un thé ou d'un café le matin ? Un peu de charbon de bois et on allume un feu
  • le potage, les pommes de terre, la viande ? Tout au "barbecue"
  • préparer un plat au four ? Fini
  • réchauffer le pain devenu mou ? Plus possible

La situation peut être amusante un ou deux jours, mais après cela risque de s'avérer lassant...

C'était sans compter sur notre collègue et ami Jean-Marie qui, depuis Ouagadougou, a activé tous ses réseaux pour nous trouver les dernières bouteilles du pays !

Certains ont déjà réussi à transformer l'eau en vin. Encore plus fort, Jean-Marie a réussi à transformer l'air en butane !

 

La crêperie bretonne de Fada

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Des crêpes bien fines, quelques bolées de cidre bouché, de la crème caramel à la fleur de sel de Guérande (sic).

Ma foi, nous sommes prêts pour ouvrir une Crêperie Bretonne à Fada N'Gourma !

Seul le miel du Gourma donne une certaine couleur locale à notre lunch traditionnel du samedi.

 

Pont de singe

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Pour garder l'excellente condition physique des enfants pour ce dernier trimestre que nous entamons au Burkina, nous installons un nouveau parcours de corde dans notre petite "plaine de jeux", qui compte déjà une balançoire, un avion, une cabane-dans-les-arbres, un circuit de cordes et quelques "lianes de Tarzan".

Plus de 10 mètres de cordes, tendues respectivement à 2 et 3 mètres du sol, permettent ainsi de relier la cabane haut perchée à deux autres arbres.

01 nouveau pont-de-singe02 le singe sur son pont

 

Grande distribution de fripes

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C'est avec plus de 200 kg de vêtements de seconde main donnés par des amis que nous étions revenus il y a trois semaines au Burkina (encore merci aux différents donateurs).

"Il ne restait plus" qu'à organiser la grande distribution.

Nous avons donc lancé une invitation à une quinzaine de familles (ce qui représente plus d'une centaine de bénéficiaires) parmi notre entourage à Fada. Le jour J, nous avons trié et disposé les fripes sur notre terrasse. Pour assurer une répartition équitable, chaque famille recevait à son arrivée un grand sac. La consigne : le sac pouvait déborder légèrement, mais chaque famille devait s'organiser pour se limiter à un sac.

En moins d'une heure, tout est parti ! Impressionnant d'efficacité...

Depuis lors, que ce soit à la messe du dimanche, au travail ou lorsqu'ils nous rendent visite, tous arborent fièrement leurs nouveaux vêtements !

01 plus de 200 kg de fripes etalees02 une quinzaine de familles invitees03 le rayon femmes04 le rayon enfants05 le rayon jeux et materiel scolaire

 

Le 39e anniversaire de Marc

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En ce 4 octobre, je (Marc-votre-dévoué-webmaster) fête mes 39 ans !

Merci d'ailleurs à vous tous qui vous êtes manifestés, que ce soit par email, par SMS, via Skype ou sur Facebook (ou en live, mais il faut être ou venir au Burkina pour ça ! Allez, c'est promis, pour vous faciliter la vie, pour mes 40 ans je serai de retour en Belgique !).

Pour la circonstance, nous avions programmé un week-end à Ouaga, avec ses petits plaisirs qui nous changent de notre horizon de brousse à Fada N'Gourma : piscine en plein air, restos, sorties, ...

Au chapitre des surprises : le cadeau "sur mesure" offert par Géraldine et Denis. Certainement le cadeau le plus "customisé" que j'aie jamais reçu : une peinture naïve aux couleurs locales, une scène de vie comme on pourrait la voir à Fada N'Gourma... si ce n'est que le maquis, au nom de Dechèvre, offre des spécialités belgo-burkinabè et que la cabine de Télécentre se nomme @ Marc !

NB : pour en savoir plus sur l'artiste (Lyms, peintre naïf de son état que l'on peut voir à l'oeuvre sur les deux dernière photos ci-dessous), rendez-lui visite sur son blog.

01 ma peinture naive02 personnalisee03 et customisee04 Lyms - peintre naif05 l artiste a l oeuvre

 

Le 39e anniversaire de Marc - hors concours

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Quand je disais dans l'article précédent que la peinture naïve en question était le cadeau le plus personnalisé que j'aie jamais reçu, c'est bien entendu en supposant que les productions/créations de mes propres enfants sont hors concours ! Faute de quoi ils remporteraient toutes les palmes...

La preuve par l'exemple ci-dessous :

  • "Audrey Ange et Quentin Démon" *, par Audrey
  • "Audrey Démon et Quentin Ange" *, par Quentin
  • une couronne spéciale "39 ans", agrémentée de biscuits sablés (en forme de souris d'ordinateurs et de "@") et de mousse au chocolat maison

* peinture sur photo noir & blanc. Avec la complicité de Valérie.

01 Audrey Ange et Quentin Demon02 Audrey Demon et Audrey Ange03 la couronne et les cookies

 


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In memoriam

Le dimanche 27 octobre 2013 décédait la personne qui, tous les jours durant les trois ans de notre séjour au Burkina, a suivi ce site : Marie-Madeleine Neyens, ma mère.

A défaut d'avoir pu elle-même se rendre au Burkina, c'est aujourd'hui sa voiture qui a fait ce grand voyage.

L'ultime prolongement. Une présence symbolique à Fada N'Gourma...

Ce site lui est dédié.

Marie-Madeleine Neyens

Sa voiture a fait le voyage jusqu'au Burkina

La photo 'Faso'

05 jusqu a 15 km a pied pour rentrer a la maison.JPG

Le proverbe africain

Si tu vois le poisson sortir de l'eau, c'est qu'il fait chaud là-dedans

Ne manifeste son mécontentement que celui qui est victime d'injustice

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Bienvenue sur le présent site, qui relate l'expérience de notre famille européenne au Burkina Faso trente mois durant.

Les nouvelles peuvent être consultées par ordre chronologique normal ou inversé. En outre, nous publions de temps en temps une vidéo, quelques dessins des enfants ou encore des informations relatives aux Iles de Paix dans les rubriques correspondantes.

Pour retrouver aisément un article ou un sujet sur le site, vous pouvez au choix effectuer une recherche ou encore consulter le plan du site, qui comprend la liste intégrale des articles.

Enfin et surtout, nous vous invitons chaleureusement à nous laisser vos impressions dans le livre d'or du site !