Burkina Faso

On peut ensuite passer à la partie "chaude" (au sens propre) de la fabrication de nos objets en bronze.

On fait en effet chauffer les moules directement sur les braises afin de porter la cire à ébullition et d'en vider les moules en les retournant à plusieurs reprises (comme sur les deux dernières photos ci-dessous).

Le feu est alimenté avec quelques bouts de bois; la soufflerie est quant à elle assurée par une pièce de ventilateur couplée à une vieille roue de vélo par une bande de caoutchouc.

Pendant ce temps, on prépare également les objets de récupération en bronze qui vont être fondus, comme des serrures, des cadenas, des vieux bracelets rachetés en brousse et même des grilles de climatiseurs pour les éventuelles pièces demandant plus de matière.

Les pièces de récupération en bronze sont alors rassemblées dans des godets en terre cuite, puis chauffées dans les flammes. Ceci permet déjà de les ramollir et de les casser au marteau pour faciliter leur fonte ultérieure.

Cette fonte exige néanmoins une source de chaleur plus importante que celle servant à vider les moules de leur cire. Raison pour laquelle un énorme tas de bois est disposé sur les godets.

Une fois le tas de bois consumé, le bronzier dispose de suffisamment de braises pour faire fondre le bronze. Pour se protéger un tant soi peu de la chaleur intense du feu qu'il ne cesse d'attiser, il cale devant lui une grande plaque métallique.

Enfin, lorsque le bronze a atteint la bonne température, le bronzier sort les godets du feu à l'aide de grandes pinces. 

Pendant tout ce temps, les moules sont également restés dans le feu. Ils sont donc "chauffés à blanc" afin laisser au bronze qui y sera coulé  le temps de se répandre partout avant de refroidir et durcir.

Au dernier moment, ils sont donc calés dans la terre, l'orifice tourné vers le haut. Les godets de bronze en fusion sont alors vidés dans les moules ainsi disposés.

Quelques minutes à peine après avoir rempli les moules de bronze liquide, ceux-ci sont plongés dans de l'eau à température ambiante (qui frémit immédiatement !) afin de les faire refroidir.

A l'aide d'un marteau et/ou de pointeaux, les moules sont alors cassés afin de laisser apparaître les objets initialement réalisés en cire. 

Arrivent enfin les deux dernières étapes :

• le surplus de bronze provenant de l'appendice ayant permis de remplir le moule est coupé sur l'enclume
• chaque objet, encore "brut", subit alors un limage en bonne et due forme. Le cas échéant, il peut encore être poli au papier de verre si l'on souhaite avoir une pièce parfaitement lisse.

A 150 mètres de l'atelier de Moussa le bronzier se trouve le célèbre Baobab Sacré de Fada N'Gourma, élément majeur du patrimoine culturel de la ville.

En effet, il est rapporté qu'il y a très longtemps, un puissant guerrier Gourmantché répondant au nom de Yendabili et poursuivi par des ennemis, avait lancé un sort à son cheval lui permettant de grimper audit baobab (d'où les traces de sabot encore visibles aujourd'hui sur son le tronc !) et de disparaître définitivement.

Ce dimanche 20 et lundi 21 juin se tenait à Fada, comme à travers le monde, la Fête de la Musique.

L'occasion de voir en deux soirées une excellente représentation des artistes modernes et traditionnels de la Région de l'Est.

En ce 24 juin, Jeanne (la fille de Souobou, le mécanicien d'Iles de Paix) obtenait son diplôme de coupe-couture.

Une cérémonie était donc organisée à son école, Emmanuel Couture Mixte, en présence de distingués invités (outre les spectateurs non invités, comme la personne sur la 4e photo ci-dessous) pour la remise des diplômes ainsi qu'un défilé de mode des élèves pour lequel un tapis rouge avait été déroulé.

Jeanne, avec ses trois copromotionnaires, fait partie de la première génération d'étudiantes diplômées de la jeune école, qui compte désormais une trentaine d'élèves réparties sur les trois années du cycle.

La rentrée dans la vie active ne s'est pas fait attendre, puisque dès le lendemain elle rentrait dans son nouvel atelier (moitié droite du bâtiment sur la dernière photo ci-dessous), où elle s'est attelée à sa première commande : la réalisation que nous lui avons confiée de quelques sacs à main en pagne tissé.

La semaine a été bien chargée pour Souobou, qui la même semaine voyait sa fille aînée diplômée (cf. article précédent)... et emménageait dans sa nouvelle maison, la première dont il est propriétaire !

Il s'agit d'une maison en banco, dont la superficie fait "40 tôles" (l'unité de surface au Burkina, pragmatique puisque l'on compte le nombre de tôles nécessaires pour couvrir le toit), qui l'abritera avec son épouse et ses quatre filles.

L'intérieur est déjà presque entièrement aménagé. En tout cas, l'essentiel y est puisque l'écriteau Christ est le chef de cette maison figure déjà en bonne place.

Enfin, dernier sujet de fierté pour Souobou en ce mois de juin : sa fille Denise qui vient d'obtenir son BEPC (diplôme de l'enseignement général secondaire inférieur).

Cinq semaines avant leurs parents, Quentin et Audrey profitent du retour de mamy en Belgique pour prendre l'avion avec elle et déjà partager, un bon mois durant, de bons moments avec la famille et leurs amis !

D'ores et déjà, merci à tout ceux qui vont les accueillir durant ce mois de juillet :-)