Burkina Faso

Jouxtant le barrage de Fada se trouve la briquetterie "Bonceli", où nous achetons nos parepaings.

Du ciment Diamond fabriqué au Burkina, le sable trouvé en brousse et l'eau du barrage à portée de seau, Bonceli peut vous fabriquer les plus belles briques de la ville, utilitaires ou même "décoratives".

Notre mur d'enceinte ressemblait à une vraie passoire, avec ses "meurtrières" tous les 50 centimètres derrière chacune desquelles se postaient parfois jusqu'à vingt paires d'yeux d'enfants du quartier. Il faut dire que le concept d'intimité et de vie privée ne fait pas autant partie du quotidien des Burkinabè que de celui des Européens.

Toutefois, dans notre cas, cette situation peut parfois être pénible. Comme par exemple lorsque pendant les heures de classe de Quentin et Audrey sur la terrasse les enfants crient "de venir jouer, de venir jouer !", qui est la manière locale de dire "je veux venir jouer".

Si je vous parle d'un engin motorisé croisé en brousse ayant 4 roues et sans habitacle, vous pensez à quoi ? Eh bien non, il ne s'agit pas d'un quad mais simplement d'un motard qui partage sa selle avec un ami cycliste.

Comme on dit, "Les routiers sont sympas !". Surtout au Burkina.

Ceux qui nous connaissent depuis longtemps se rappelleront avoir déjà vu ce landeau/poussette Bébé-Confort aux suspensions particulièrement adaptées à l'état des routes fadalaises. En effet, la petite Pauline que l'on aperçoit ici sur la photo a été précédée il y a 8 ans par Quentin et il y a 5 ans par Audrey.

Quand on vous disait qu'en Afrique tout a une seconde vie !

Comme dans un western, le soleil tape, la poussière vole, la peau est tannée par le soleil et ils sont trois.

Pourtant, ce ne sont pas le Bon la Brute et le Truand, mais Adrien, Bruno et Marc, les trois hommes post-modernes, les trois conjoints accompagnants, les trois fada(lai)s.

Alors, pendant que le trio de femmes travaillent chez Iles de Paix, que vont-ils pouvoir faire pour s'occuper ?

Comme les Burkinabè, palabrer toute la journée en buvant le thé sur la rue ?

Carrément ouvrir leur maquis proposant une carte mariant bières burkinabè et belges ?

Se perdre à vélo dans la brousse malgré leur GPS de randonnée, parce qu'ils auront oublié de recharger les piles ?

Vous le saurez sans doute en continuant à suivre nos aventures ici même.

Les producteurs d'Aliens auraient-ils commencé au Burkina Faso le tournage d'un nouvel opus de la saga ?

En tout cas, des oeufs apparaissent çà et là sur les murs de notre demeure.

Que va-t-il sortir prochainement de ces petits oeufs (2 à 3 centimètres) en forme de demi-sphère collant comme par magie verticalement aux murs ?

Non pas de monstrueux Aliens mais d'adorables geckos, ces petits lézards aux pattes de ventouse qui complètent agréablement notre décoration murale statique par une certaine dimension mobile.

Il ne s'agit ici ni de traite des blanches, ni de traite des noires. Juste de la traite de zébu à la tombée de la nuit.

La scène se passait en fait dans le noir complet, excepté durant la fraction de seconde nécessaire à l'éclair du flash pour permettre de capturer le moment.

L'hôte des lieux habite à 10 minutes de la maison et m'approvisionne en fumure (engrais naturel provenant précisément de ses zébus. Un peu l'équivalent du purin en Europe), bien nécessaire pour enrichir en matières organiques le sol décidément bien pauvre de notre jardin et de notre potager.

Après le violon pour Quentin et la flûte pour Audrey, commencés à notre arrivée au Burkina avec Petra qui est en effet également musicienne, les enfants s'initient à la musique plus locale. Moins de solfège mais plus de rythme : le djembé ! Ils n'en sont qu'à leur troisième leçon d'une heure avec Mô, mais ils sont déjà à l'unisson et veulent s'acheter leur propre instrument. Ce qui a d'autant plus de chances d'arriver que papa et maman comptent s'y mettre également.

Bref, à notre retour du Burkina (ou mieux: durant votre visite sur place), il se pourrait que vous assistiez à un quatuor de djembés !

Tradition oblige, le 8 mars, journée internationale de la femme, les femmes Burkinabè reçoivent de leur mari le pagne aux couleurs du 8 mars.

Chaque année, le motif change mais le pagne est disponible en plusieurs teintes avec ses macarons mentionnant "Investir dans les femmes et les filles", "Pour un développement humain durable" et "Burkina Faso 8 mars 2009". Grâce au cadeau de Bernadette, qui accompagne Laurence sur le terrain pour son étude sur les micro-crédits, Laurence et moi sommes dorénavant bien sapés (selon la terminologie locale).

Issaka est notre veilleur de nuit. Ou plutôt, il est depuis 15 ans le veilleur de nuit de la maison (et des plantes et des animaux) que nous occupons. Mais, comme on dit pudiquement ici, "la vie est chère" et même si avoir un travail et un salaire vous place déjà parmi les privilégiés, ça ne suffit pas à vous mettre à l'abri des accidents de la vie. Surtout quand on a deux femmes et dix enfants...

Ainsi, à la fin de la dernière saison des pluies, un des 4 murs de terre de sa maison de quelque 20 mètres carrés s'est écroulé. Blessant au passage sa fille adolescente et privant littéralement la famille de toit.

L'intention d'Issaka était de reconstruire à la saison sèche une maison plus solide, en parepaings. Mais pour cela, il faut payer pour le ciment, le sable et les tôles, ce qui représente facilement 6 mois d'un salaire avec lequel il est toujours très difficile d'économiser. Nous avons donc préfinancé une bonne partie des matériaux en achetant pour lui 2 tonnes de ciment et en faisant quelques trajets en brousse pour aller chercher une bonne quantité de sable. Avec son micro-crédit (sans intérêts), à raison de 15 euros par mois, Issaka aura fini de nous rembourser son nouveau toit dans moins de 2 ans.

Ci-dessous, on peut voir :

• Issaka sur son 31 lors de la fête de Nouvel An qui se déroulait chez nous
• ensuite toujours Issaka, posant devant une partie de ses briques encore fraîches, fabriquées sur place par un maçon
• la porte de la maison qui s'est écroulée, avec vue sur la concession du voisin
• à la place du mur disparu, la branche qui soutient provisoirement (depuis six mois) le toit