Burkina Faso

A Pâques, Audrey avait commencé à apprendre à rouler à vélo. Une fois lancée, elle tenait déjà plus ou moins l'équilibre (il restait à travailler le démarrage, les virages et le freinage). Depuis, le temps avait manqué pour parfaire l'apprentissage.

Avec l'arrivée la semaine dernière par frêt des vélos, le moment était venu de reprendre les entraînements ! Les sorties sur la voie publiques sont relativement sécurisantes, puisque les seuls "poids lourds" que l'on croise sur les pistes sont les charrettes tirées par des ânes.

Ce qui du reste n'a pas empêché Audrey de mordre la poussière (au sens propre, cf. les quelques chutes sur la terre sablonneuse) le premier jour. Mais elle a su également mordre sur sa chique et le deuxième jour elle se lançait déjà dans des excursions d'une heure, sans aide.

Quentin, qui n'a pas encore ses 8 ans, tient le rythme : un tome d'Harry Potter par mois depuis la rentrée. Heureusement, l'épaisseur des tomes a tendance à aller crescendo. On espère donc tenir jusqu'à l'été. Et puis, de toute façon, c'est quand même "l'été" toute l'année ici...

Nous avons le plaisir de vous annoncer l'ouverture du premier hall omnisport de Fada ! Avec l'arrivée de notre second envoi de malles la semaine dernière, vous avez désormais le choix :

• terrain de badminton, avec éclairage la nuit (celle-ci étant noire dès 18 heures...) et avec fonction sauna la journée (essayez une partie sous le soleil, vous allez comprendre !)
• trampoline
• vélo
• anneau de basket ball
• terrain de football
• baby-foot
• hamac (pour se reposer après l'effort)

Certes, on souffre régulièrement de coupures d'internet. Parfois quelques heures, parfois quelques jours. Ceci étant dit, la voie électronique continue de l'emporter sur la voie "goudronnée". Exemple : l'invitation de l'Ambassade de Belgique à la Fête du Roi du 14 novembre, pourtant postée le 23 octobre, vient de nous parvenir... un mois après l'évènement ! Et encore, l'Ambassade a l'avantage de pouvoir poster son courrier à Ouagadougou, tandis que dans votre cas votre courrier doit d'abord quitter l'Europe.

Bref, même si l'Occident a l'heure et que l'Afrique a le temps, privilégiez l'e-mail au snail-mail.

N.B. : ceci étant dit, Laurence a particulièrement apprécié le libellé progressiste sur l'enveloppe. "Madame Laurence Albert et Monsieur" excuse largement le retard !

J'ai aujourd'hui infiniment plus de compassion pour les illégaux qu'auparavant. Surtout depuis que Quentin, Audrey et moi-même (Marc) avons tout simplement oublié (sic) que notre Visa périmait après trois mois (une "petite" confusion avec le Visa Bénin à entrées multiples, valable quant à lui 12 mois...). Mais rassurez-vous, nous n'avons entre-temps pas été expulsés, mais bien régularisés.

Nous nous sommes rendus le week-end dernier à la cathédrale de Fada N'Gourma pour assister à une messe de l'Avent. Si si, Fada compte une cathédrale ! Et encore, idéalement il faudrait encore un peu plus grand pour accueillir les fidèles. Nonante minutes de liturgie qu'accompagne une chorale agrémentée d'un synthé (l'orgue n'étant pas très répandu ici...) et d'un djembé (instrument pas très répandu dans les messes occidentales par contre).

Si la déroulement de la liturgie est nous est tout à fait familière, la messe est cependant plus ambiancée.

A l'approche de Noël, il nous fallait trouver un sapin bien entendu. Je vous assure que j'ai écumé la brousse des environs de Fada, mais point de Roi des Forêts à l'horizon. Alors, Petra a réalisé un sapin africain lors des ateliers bricolage avec les enfants, c'est-à-dire un sapin avec des matériaux de recyclage :

• pour le profil du sapin, les boîtes en carton de nos bagages
• pour la couleur verte, les restes de peinture de la maison
• pour l'étoile, un peu de papier alu sauvé de la cuisine
• pour les boules, quelques rouleaux de carton

Sans oublier les carnets de chant (rendez-vous bientôt sans doute pour une version audio...).

Je crois que cette année les enfants devront renoncer à l'idée d'un bonhomme de neige dans le jardin...

Quoi qu'il en soit, 2008 touche déjà à sa fin. Le bon moment pour vous adresser nos pensées les plus proches malgré l'éloignement :

Venu ce dimanche à Ouaga pour récupérer notre second envoi de frêt par bateau (avec entre autres les vélos), Marc a eu l'occasion de voir deux spectacles de danse dans le cadre du festival Dialogues de corps. 

Le premier spectacle, Wando les masques, se tenait dans une agréable salle du Centre Culturel Français... à ciel ouvert (un peu le concept de l'abbaye de Villers, mais sans la pluie et sans la fraîcheur du soir).

Le second, Poussières de sang, avait élu domicile au Centre de Danse Contemporaine - la Termitière. Et pour la circonstance, le Ministre de la Culture a rehaussé le spectacle de sa présence. Rien de moins.

Le dolo, la bière de mil, est la boisson nationale. Elle fabriquée par les femmes (les dolotières) et est consommée tant par les femmes que les hommes (pas forcément dans les mêmes quantités).

La première rasade de dolo est toujours offerte. Ensuite, il faut débourser quelque 0,10 euros pour une ration telle que ci-dessous. La calebasse, partagée, sert de récipient.

Les curieux ne manqueront pas de visiter la brasserie, c'est-à-dire les jarres aux travers desquelles l'eau du puits voisin percole en s'imprégnant du mil avant l'adjonction de levure.

Les pragmatiques retiendront qu'il convient d'éviter (i) de boire du café avant de consommer du dolo et (ii) de laisser fermenter le dolo plus de 24 heures (voir rubrique Imodium Instant en cas de non respect de ces consignes de base...)