Portrait : Salam dans son champ

Lundi, 20 Septembre 2010 12:04
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Salam travaille comme gardien chez Iles de Paix depuis 10 ans. Une semaine la nuit, une semaine le jour. Mais comme tout le monde, il s'organise pour pouvoir cultiver son champ à la saison pluvieuse. C'est à cette condition qu'il parvient à vivre correctement et surtout à nourrir ses 5 enfants, dont il n'est pas peu fier. En effet, son aînée vient de rentrer à l'université à Ouagadougou. Elle va y étudier le droit. Sachant que Salam n'a même pas fait son CP1 (équivalent de la première primaire), on mesure le chemin parcouru en une génération. C'est cela qui lui donne du courage, malgré les vicissitudes de la vie : bientôt, ce n'est plus lui qui devra aider ses enfants, ce sont ses enfants qui pourront le soutenir. L'objectif d'une vie, en particulier dans le contexte africain.

Le champ de Salam se trouve à 5 km de Fada. Il s'y rend à l'aide de sa moto, achetée à crédit, et ne dort donc pas dans sa case de culture (deuxième photo ci-dessous). Elle sert simplement d'abri, à lui, sa femme et ses enfants, en cas de pluie.

Sur quelque 2 hectares, il cultive presque tout ce qui lui est nécessaire, sauf le riz : le sorgho blanc (troisième photo), le maïs (quatrième photo), l'arachide (cinquième photo), le gombo, le voandzou (sorte de haricot), le niébé (autre sorte de haricot), le pois de terre et l'hibiscus (dont la fleur, bouillie, permet de réaliser le sirop de bissap).

Ses outils se résument à une charrue tirée par un âne et une houe, pour retourner ou désherber la terre. C'est dire la pénibilité et la longueur du travail. Même avec l'âne, le seul labour de son terrain prend près d'un mois...

01 Salam devant son champ02 Salam devant sa case de culture03 Salam devant son sorgho blanc04 son le mais05 ses arachides